La Culture de la canne

LHistoire

La canne à sucre était déjà connue à l’état de roseau sauvage des milliers d’années avant Jésus Christ, en Asie notamment. Pour désigner le sucre de canne cristallisé, les Hindous et les Chinois utilisaient alors le terme sanscrit « sarkara » qui deviendra le radical de « sucre » dans toutes les langues indo-européennes.

Christophe Colomb importa la canne à sucre aux Antilles dès 1493. Aujourd’hui, la canne est le produit de l’hybridation de plusieurs espèces — la sauvage Saccharum robustum de Nouvelle Guinée ; la rustique Saccharum spontaneum, plus résistante aux cyclones grâce à ses profondes racines, ou encore, la noble Saccharum officinarum plus riche en sucre. Elle est sélectionnée selon les données écologiques de chaque région et les objectifs d’exploitation.

 

 

Le Cycle de Croissance

La durée d’exploitation de la canne est de cinq à huit ans. Constituées d’une succession de nœuds et d’entre-nœuds de dix à quinze centimètres, les tiges sont jaunes, vertes, violettes ou brunes selon leur variété et leur exposition. Aux Antilles, en novembre et en décembre, certaines d’entre elles émettent des inflorescences blanches, grises ou violacées : ce sont les « flèches ».

Le cycle végétatif est de douze mois. La multiplication s’effectue par bouturage de tronçons ligneux. Les bourgeons donnent naissance à des tiges qui se ramifient successivement pendant quatre mois. La phase de maturation débute au neuvième mois, quand les tiges s’enrichissent en sucre sous l’effet combiné de la sécheresse, de la fraîcheur nocturne et de la photosynthèse.

 

 

La Récolte

Il faut encore au moins deux mois d’ensoleillement pour que la canne soit mûre. La récolte consiste à couper les cannes le plus près possible du sol et à en éliminer les sommets, ou « bouts blancs ». Chez les petits planteurs, elle se fait au coutelas. Dans les exploitations moyennes ou situées sur des reliefs, la canne est coupée à la main et ramassée mécaniquement à l’aide de « cane-loader ». Dans les grandes exploitations de plaine, ce sont de grosses machines qui effectuent la coupe et le ramassage en même temps.

Souvent, pour faciliter le travail des coupeurs, les champs sont brûlés pour chasser les animaux nuisibles et débarrasser les cannes de leurs feuilles. Le coupeur, payé à la toise, voit ainsi sa productivité augmenter.