La Martinique

La Géographie

Département français depuis 1946, la Martinique est une île volcanique de 1.080 km2, longue de soixante-quatre kilomètres et large de trente. Elle recense 392.000 habitants, dont le tiers est concentré dans la région de Fort-de-France. Son climat est rythmé par deux saisons : l’hivernage, ou saison des pluies, qui dure de juin à novembre ; et le Carême chaud et sec, de mars à juin. La transition se fait avec l’agréable fraîcheur des alizés, de décembre à fin février.

 

 

La découverte de l’île

Christophe Colomb découvre la Martinique lors de son quatrième voyage, en juin 1502. Pierre Belain d’Esnambuc en prend possession au nom du roi Louis XIII en 1635. Jusqu’en 1653, les Indiens caraïbes cohabitent avec les Français et leur transmettent leur connaissance du pays et leur savoir-faire dans la fabrication de logements et de meubles (comme le hamac) avec les bois et les végétaux locaux. Ce métissage se retrouve notamment dans l’architecture des cases, des demeures créoles et des « maisons de maître ».

 

 

La société d'habitation

Mais avec l’arrivée de nouveaux colons, la cohabitation cesse. Plus faibles, les Caraïbes doivent laisser la place aux « habitants » et à leur société d’« habitation », terminologie qui provient de l’attraction de deux verbes. À l’époque en effet, venir « habiter » dans les îles, s’y « habituer », signifiait y fonder un domaine. L’habitation désignait donc non seulement la maison, mais également la terre et les cultures, le personnel et ses logements, les bâtiments d’exploitation, les outils, le bétail… Lorsqu’après le pétun (ou tabac) et l’indigo, la canne à sucre est implantée aux Antilles, les colons ont très vite besoin de main d’œuvre : la traite des Noirs reste ainsi étroitement et très symboliquement liée à l’expansion de la culture de la canne (au XVIIIème siècle, on compte quatre-vingt-dix mille esclaves à la Guadeloupe et soixante-seize mille à la Martinique). Ce système cruel sera définitivement supprimé en 1848 après de sanglantes révoltes et l’action des abolitionnistes (dont Victor Schœlcher), héritiers de la philosophie des Lumières.